Pourquoi se mettre à coté d’une montagne, sinon pour se révéler dans les failles?
Ce spectacle est né de l’envie de faire partager la puissance de la musique et de la voix de Nina Simone, et de remonter jusqu’aux racines qui l’ancrent dans l’intimité de chacun de nous : quand Nina chante sa vie, c’est la notre qu’elle chante.
Aller à la rencontre de Nina Simone, la femme, l’artiste, la vie qu’elle se construit pour surmonter l’injustice ; dire son implication dans la politique, son rapport à l’Europe : ce qu’elle choisit d’être, là où elle vit, à l’époque où elle vit. En parler comme une urgence pour moi, pour nous, pour le monde d’aujourd’hui.
Pour parler de Nina au présent, pour parler avec Nina, je me suis imaginée être au plus près d’elle : je suis sa meilleure amie. Je la convie à mes soirées en solitaire et je me retrouve dans ses folles soirées…
Je me suis mise aux abords de sa vie et je me suis remise en vie.
J’ai construit ce dialogue imaginaire avec un fantôme bienveillant pour grandir, avancer, pour chanter et renaître de l’endroit blessé…. Même si je contredis Toni Morisson, romancière noire américaine qui écrivait qu’« En Europe, personne n’est capable d’apprécier la sécurité que donne la compagnie d’un fantôme ». Ce spectacle sent l’Afrique….
Je m’adresse avant tout à ceux qui ne connaissent de Nina que sa musique mais ne savent rien de sa vie, de son engagement pour les droits civiques des noirs ou de son rapport au vaudou.
Ce spectacle n’est pas un documentaire, ce n’est pas une succession de sketchs, ni un tour de chant, c’est une histoire simple à recevoir mais riche de références à l’histoire, à la politique, à la littérature ou à la psychanalyse.
Comme une fenêtre ouverte sur l’intime que nous habitons, Nina et moi.
CREDITS
Affiche : Chyna Shayland / vidéo : Catherine Legrand /
Photos : en Tunisie : Nadia Driss/ à Marseille :Armelle Demange /